Cathy DULUC : Interview



Suite à la Coupe du Monde Féminine de Football de 2019, Egalab donne la parole à Cathy DULUC, agent de développement au Comité Départemental Handisport Des Bouches-Du-Rhône afin de faire le point sur l’évolution du sport féminin en France.

Egalab : Depuis que vous êtes au service du sport, avez-vous observé une évolution dans le monde du sport féminin ? La médiatisation de la coupe du monde féminin y contribue-t-elle ?

Cathy DULUC : Travaillant depuis bientôt 15 ans dans mouvement sportif, j'ai pu observer une évolution du sport féminin notamment sur la médiatisation, sur la mise en avant des sportives et de leurs performances, et ainsi qu'une légère augmentation du nombre de pratiquantes. Pour exemple, au sein du Comité Départemental Handisport des Bouches-du-Rhône où je travaille, la répartition homme - femme était de 70% - 30%, il y a 15 ans et elle s'approche de 60% - 40% depuis quelques années.
Nous en parlons davantage et des actions en faveur des féminines sont développées et mises en avant.

Evidemment que la bonne couverture médiatique de la coupe du monde féminine y contribue surtout sur un sport comme le football. Même si les bleues n'ont pas gagné, elles ont montré un style et une qualité de jeu qui a été une belle promotion pour le football féminin et de manière plus général pour le sport féminin. On est encore à un tournant où l’on doit convaincre.


Egalab : Quel sport reste encore largement pratiqué par les hommes ou semble inaccessible pour les filles ? Pourquoi ?

Cathy DULUC : Certes, il y a des pratiques qui sont des sports "réputés masculins" comme le rugby, le football mais aussi la boxe ou encore la pétanque mais les fédérations font un véritable travail de développement de la pratique pour les féminines.
Rien me semble inaccessible, certes il peut y avoir des freins à la pratique mais je pense que quelque soit la pratique sportive elle doit pouvoir être pratiquée par toutes et tous.
Au titre des principaux freins, nous pouvons avoir le manque de personnel féminin encadrant (entraîneur, dirigeante, arbitre, éducatrice...), une inégalité de l'offre de pratique, des créneaux horaires non adaptés par rapport à la vie de famille et le manque de formation des encadrants. Le contexte culturel peut également faire parti de ces freins.


Egalab : Selon vous, quelle(s) serai(en)t la ou les réforme(s) le(s) plus urgente(s) à mener pour l’égalité femmes/hommes dans le Sport ?

Cathy DULUC : Si la féminisation de la pratique sportive progresse en France, des efforts sont à encore à poursuive. Il faudra entreprendre une réforme afin de diminuer certains freins à la pratique. Une des réformes qui pourrait être mise en place serait de travailler sur une augmentation de l'offre de pratique dans les clubs et sections afin d'obtenir davantage de créneau aux féminines.