Claire Magnan : Interview



Avec la mise en place de l’index égalité, l’accompagnement des entreprises évolue. Claire Magnan, Cheffe de mission Entreprise FACE Sud Provence, nous explique ce qui pourrait changer.

Egalab : Que pensez-vous de l’introduction de l’index égalité ?

Claire Magnan : L’index égalité Femmes-Hommes est un outil intéressant, et son objectif premier, passer d’une obligation de moyens à une obligation de résultats est plus que pertinent dans le contexte actuel. Lors des premières publications en Mars 2019, cet outil a été maintes fois décrié notamment du fait de son mode de calcul qui ne prendrait pas en compte certaines inégalités structurelles. Cependant, cet outil reste une très bonne première étape pour inciter les entreprises à réaliser un état des lieux, et l’on espère construire dans un deuxième temps une politique d’égalité Femmes-Hommes corrective.


Egalab : Qu’est-ce que cela va changer au niveau de l’accompagnement des entreprises ?

Claire Magnan : Le mode de calcul de l’index n’est pas complexe, il s’appuie sur des données sociales que toute entreprise peut recueillir simplement. La rédaction de cet outil ne devrait donc pas créer un besoin supplémentaire d’accompagnement pour les entreprises. En revanche, pour celles qui désirent aller plus loin et mettre en place des actions correctives dans l’optique d’améliorer leurs scores auront, quant à elles, tout intérêt à se faire accompagner et conseiller.


Egalab : Pensez-vous que cet index va pousser les entreprises à accentuer leur travail sur l’égalité Femmes-Hommes, par exemple par l’obtention de labels ? Ou au contraire cela va-t-il les freiner devant la contrainte supplémentaire ?

Claire Magnan : Étant encore dans la première année de publication de l’index, nous n’avons pas assez de recul pour prédire le comportement des entreprises quant à l’effet de celui-ci sur leurs engagements. Maintenant, à la vue des premiers retours des entreprises, et sans en faire « la règle », il est fort probable que les entreprises ayant obtenu un score élevé perdent de l’intérêt pour une labellisation et se focalisent seulement sur les indicateurs qui ont obtenu le moins de points.

Ce comportement pourrait-être dommageable, car, rappelons-le, l’index doit être vu comme une première étape, et l’obtention d’un label est un travail global qui apporte une méthodologie et une refonte des processus permettant aux organisations d’aller vers une certaine exemplarité.